C’est un village dont le nom résonne tout de suite à l’oreille. St Just le Martel, 2500 âmes. Discret dans les médias. Pourtant, chaque début octobre, on peut y entendre parler aussi bien le russe que le chinois ou le turc, entre autres.
Car St Just, perdu au cœur du Limousin, a réussi l’exploit de s’affirmer comme la capitale incontestée du dessin de presse, englobant dessin d’humour et caricature. Et fait accourir chaque année près de deux cents de ces « artistes », dessinateurs et humoristes, parmi eux de nombreux journalistes, venus du monde entier.
Ils ont généralement la dent dure, ces gens de presse, »chauds« en permanence sur l’actualité politique, d’ici ou d’ailleurs, et croquent avec une facilité stupéfiante personnages et situations marquant l’actualité. Talent, lucidité, impertinence, rapidité, efficacité, mais aussi humour et dérision sont leur marque de fabrique.
La 31ème édition, qui vient de s’achever ce dernier week-end, étalait le long des allées et cimaises comme d’habitude une étonnante diversité. Dessins contemporains, rétrospectives, expositions collectives, découvertes singulières.
C’est le salon où on aime se baguenauder, voir à l’oeuvre avec leurs crayons, feutres, palettes d’aquarelle ces artistes engagés, converser avec eux, se laisser dédicacer un dessin, sollicitations auxquelles Liniger et Jacquette (Jérôme et Nicolas), mes deux acolytes dessinateurs (et co-initiateurs) du blog « lecrapaud.fr », n’ont pas cessé de répondre, de bon matin à tard le soir.
Jérôme Liniger (ci-dessus), Nicolas Jacquette (ci-dessous)
Présents pour la troisième fois à cette manifestation, ils me disaient à leur retour que le crapaud, notre sympathique héros et mascotte, bien que nouveau venu dans les rangs, n’avait pas cessé d’intriguer les visiteurs, venus très nombreux.
Aussi avons-nous voulu faire profiter nos amis internautes de quelques-uns des dessins que tous deux ont réalisé sur place, à bonne cadence, mais aussi faire participer au succès incontestable de la manifestation, dans un échange avec le public, que tous les acteurs ont qualifiée de très agréable et bon enfant.
L’histoire même du village a de quoi nourrir la fantaisie d’un croquis. Une fois instruit dans la religion chrétienne, Just, fils de modestes agriculteurs du Puy-Parlier, revient chez lui. Et décide de faire construire une église là où retomberait son marteau (martel), en fait le bâton de berger du temps où il faisait paître les brebis de son père. Ce n’était qu’un désert de ronces, c’est devenu St Just le Martel, cela se passait en l’an de grâce 330.