Seaworld prend l’eau

L’été se termine et les propriétaires de l’un des parcs aquatiques les plus connus, Seaworld à San Diego, ont du souci à se faire. Du à des campagnes hostiles, la fréquentation baisse sans cesse.

C’est un film, « Blackfish » (orque en anglais), également re-diffusé sur Arte en juin, qui déclenche les hostilités. Remettons en mémoire.

En 2010, l’orque Tilikum tue sa dresseuse favorite, la réduisant en miettes. Déjà, en 1991, avec 2 autres congénères, il faisait une autre victime, une apprentie du parc , lacérant entre temps un homme probablement ivre tombé dans le bassin.

Mitard à orque

Tilikum sera puni. On le drogue, pour l’enfermer plusieurs mois durant dans un réduit long de 6 mètres seulement, profond de 9, ce qu’on nommerait « mitard » dans un établissement pénitentiaire.

La punition le plonge dans une sorte de dépression, il passe son temps à ronger les barres d’acier du cachot, au point de perdre les dents de sa mâchoire inférieure.

Intelligence

« Les orques révèlent des capacités cérébrales que toutes les autres espèces, y compris les hommes, ne possèdent pas », déclare un expert dans le film. En liberté ils n’ont jamais agressé les hommes, mais poussés à bout dans une situation de captivité, tout est possible ».

Au demeurant, dans certaines mythologies autochtones, ils bénéficient d’une réputation de protecteur d’âmes humaines.

– 31%

Porté par différents témoignages, le film dénonce les dégâts infligés aux animaux dans le « seul but de divertir les hommes ».

Sorti en 2013, ayant reçu nombre de critiques positives, « Blackfish »fait plonger la société Seaworld dans le bouillon. Les propriétaires ont vu l’action s’effondrer de 31%.

Prétexte, une concurrence féroce, des retards pris dans la construction d’un delphinarium plus spacieux. Et bien dans la mentalité américaine, ils annoncent un versement de 10 millions de $ pour l’ »étude et la protection des orques dans leur environnement naturel ».

Disparition ?

Mais la petite graine de la désaffection est semée, avec une campagne de sensibilisation, « Protest Sea World ». Fin 2013, les Beach Boys et d’autres groupes de rock annulent leur concert au parc d’Orlando (Floride) et Southwest Airlines interrompt son partenariat avec le groupe.

Par ailleurs un texte de loi mijote au parlement de Californie pour interdire l’exploitation des orques en captivité.

80 millions

Certes, le spectacle est grandiose et regrettable, d’une certaine manière, s’il devait disparaître. Une pétition de militants, l’été 2012, venant dénoncer les activités du Marineland d’Antibes, où s’exhibent des dauphins et des orques, a fait chou blanc.

Crée en 1964, par 4 diplômés de l’Université de Californie, le parc de San Diego à lui seul a vu passer à ses guichets plus de 80 millions de visiteurs.

Même combat

Et continue sur son site officiel à promouvoir la « confrontation ludique » des dresseurs avec les épaulards, « leur taille impressionnante et leurs redoutables capacités de chasse, qui leur valent la distinction de « baleines tueuses, prédateurs en chef des océans » !

Le sort des orques et des baleines plus généralement est à l’image de celui des éléphants. De plus en plus d’initiatives visent à préserver leur espèce.

Navires ralentis

Rappelons pour mémoire les initiatives, de longue date, et souvent en haute mer, de Sea Shepherd (Greenpeace), quand les militants, à leurs risques, viennent contrecarrer les campagnes de chasse des japonaises.

Mais voici que 6 grandes compagnies maritimes ont accepté de ralentir la vitesse de leurs bateaux dans le canal de Santa Barbara, au large de la Californie, durant les 4 mois coïncidant avec la saison, où la présence des mammifères est plus active.

Cela réduira la pollution dans le secteur, surtout les collisions avec les bâtiments et devrait moins gêner leur quête de krill et de ces petites crevettes d’eau froide, dont certaines font leur régal.

 

Crapaud’note

L’explosion du braconnage des éléphants et des rhinocéros (« l’éléphant entend des voix » -28/08/2014) , contraint les responsables des grands parcs animaliers à se mobiliser d’une autre manière que sur le terrain pour contrer les réseaux de crime organisé.

Ainsi, ils ont décidé de fonder un « WildLeaks  » ( rappel des WikiLeaks » de Julian Assange), afin de recueillir des informations discrètes sur les têtes de réseaux et leurs protecteurs, souvent membres influents dans les gouvernements ou administrations locales.

Et permettre ainsi éventuellement de leur mettre la main dessus.