Le Petit Futé fait son Tour de France, écolo

« lecrapaud.fr » inaugure ici une rubrique « livre », avec l’ambition de présenter des ouvrages s’inscrivant dans l’optique du blog, l’ouverture vers l’écologie et le développement durable.

Les éditions bien connues du Petit Futé viennent de sortir « France BIO », dont nous résumons le contenu ici, en souhaitant vos observations, voire vos critiques.

L’ouvrage s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux habitués de la consommation bio : environ 1200 adresses commentées, classées par région puis par département, pour trouver un magasin d’alimentation, un restaurant, des produits pour la maison et le jardin, « mode et bien-être », ou encore pour le bébé. Dans le même registre, une sélection de sites d’achats sur Internet est également proposée.

Mais la première partie du guide donne d’abord définitions et explications pour mieux se repérer dans les labels et organismes certificateurs.

Premiers théoriciens

En France, les associations pionnières en la matière datent de la fin des années 50 et l’agriculture biologique est reconnue depuis 1980. Les premiers théoriciens d’une agriculture raisonnée et raisonnable apparaissent en Autriche, en Suisse et en Angleterre au début du 20e siècle, en réaction à l’avènement de l’agrochimie et au développement de l’industrie agro-alimentaire. Albert Howard, agronome et botaniste anglais, s’inspira en particulier des méthodes traditionnelles de culture de l’Inde.

Le guide répertorie six labels bio alimentaires, parmi lesquels Nature et Progrès, Bio Équitable, et Bio Solidaire, qui introduisent, en plus des qualités biologiques, des conditions particulières de partenariat social. Le label AB, le plus connu, est désormais accompagné du label européen correspondant. Il garantit qu’au moins 95% des ingrédients du produit sont issus de l’agriculture biologique ; une teneur de 0,9% d’OGM par ingrédient y est tolérée « si leur présence est fortuite ou techniquement inévitable ».

Conditions de certifications

Plusieurs organismes sont habilités à attribuer contractuellement le label AB et à contrôler  le respect des règles par l’opérateur. Il aurait été intéressant, et rassurant, de savoir comment et avec quelle rigueur ce contrôle est effectué. Ces règles concernent le type de variétés végétales sélectionnées, qui doivent être adaptées au terroir et au climat, l’utilisation du compost pour la fertilisation, le non-recours à un désherbant chimique et la protection des cultures par des haies .

Les conditions de base de la certification bio pour les produits cosmétiques, textiles ou concernant le jardin sont également abordées dans ce livre, et le vin bio – à ne pas confondre avec le vin naturel –  n’est pas oublié.

Mais après l’alimentation, l’habitat – donc l’énergie, l’eau et les matériaux –  est à juste titre le thème le plus développé. Les chapitres sur la biomasse et à la géothermie sont très détaillés, voire légèrement touffus.

Habitat et sources d’énergie

Dans l’ensemble, les différentes sources d’énergie exposées (solaire, éolienne, hydro-électrique, biomasse, géothermie) auraient gagné en clarté avec une présentation homogène, donnant pour chacune d’elle des ordres de grandeur de production et de coût, rapportés à la consommation d’une habitation et à la consommation nationale.

Rien non plus sur les aspects légaux et économiques des « solutions » locales de production d’énergie par rapport aux grands producteurs-distributeurs nationaux. Ces matières sont certes très techniques et complexes, et les auteurs n’avaient pas l’objectif de se substituer à l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie ; une approche plus pratique, permettant sinon de faire des choix du moins de les préparer, aurait toutefois été préférable.

Un livre utile, incontestablement. Sur la forme, on peut juste regretter une mise en page trop dense et un caractère un peu petit, notamment dans les chapitres introductifs.

France BIO, 13,95 €, 316 pages

Philippe Guesdon pour « lecrapaud.fr »