Le lévrier d’Australie, autre martyr

Les animaux ne connaissent pas les bons vœux pour l’an neuf, dommage, peut-être cela changerait-il la face du monde ? Et notre mauvaise conscience. A voir notamment le sort barbare des lévriers en Australie.

Plantons le décor. Fort populaires là-bas, les courses de lévriers engendrent annuellement 3 milliards de paris. Alors tout est bon pour pousser les chiens à la performance.

Les associations de protections désormais sont vent debout, une enquête parlementaire est diligentée. Qui s’intéresse aux différentes étapes, notamment la sélection, de la filière.

Comme les Galgos

Car, sur les 25 000 chiens naissant chaque année, une moitié seulement est appelée à l’entrainement, alors que la race est considérée comme robuste . Les autres, basta.

Comme les Galgos en Espagne, jugés inaptes ou n’ayant pas donné satisfaction en course, ils sont tués de façon barbare, battus, égorgés, noyés ou fusillés. Sort subi par 3440 chiots en Nouvelle-Galles du sud en 2011.

Au choix, cocaïne ou EPO

Les maltraitances se poursuivent une fois passé le barrage de l’entrainement. On dope les compétiteurs à quatre pattes, cocaïne à sniffer ou directement injectée dans les muscles avant le départ.

Bien pratique également, l’EPO, cher à quelques célèbres coureurs cyclistes, plus difficile à détecter lors des contrôles. Et pour les aguerrir sur la piste, des leurres vivants, lapins, cochons d’Inde, possums, auxquels on a retiré dents et griffes. D’où de nombreuses blessures.

Blanchiment et trucage

Dans la même veine, des témoins ont rapporté le cas d’animaux enterrés vivants, les oreilles coupées, leur tatouage pouvant révéler le nom du propriétaire, dès lors qu’ils ont atteint le maximum de leurs capacités.

Pour couronner le tout, favorisant le blanchiment d’argent, les courses sont fréquemment truquées. «  Dans cette affaire, les représentants de l’autorité publique, souvent joueurs eux-mêmes, ne sont pas enclins à pénaliser des méthodes criminelles », note une télé anglophone.

Un triste palmarès

Le WWF, qui s’applique chaque année à dresser la situation des espèces menacées, ne mentionne pas le sort du lévrier australien. Mais il a d’autres sujets de grande préoccupation

Soulignant, dans son « palmarès » 2013, un grand perdant, le rhinocéros. On s’en doutait. Rien qu’en Afrique du sud, 919 sont morts braconnés, soit 50 % de plus qu’en 2012. En dépit de « bénéficier » de parcs fermés et surveillés.

Un braconnage guerrier

« Le braconnage échappe à tout contrôle, désormais aux mains d’organisations criminelles, se déplaçant à bord d’hélicoptères et lourdement équipés d’armes automatiques et d’appareils de vision nocturne,  à rendre jaloux, voire désespérés, ceux appelés à les combattre » (WWF).

Rappelons que, sur les marchés asiatiques (au noir bien sûr ), la corne de rhino, « supposée » aphrodisiaque,  bat tous les records d’inflation, à savoir 16.300 € le kilo.

60 éléphants en 60 jours

Les éléphants ne sont pas à meilleure enseigne, notamment en Tanzanie. Rien que dans les 2 derniers mois de l’année 2013, 60 éléphants ont été massacrés, leurs défenses découpées.

Dans ce pays qui offre aux touristes les plus beaux pacs animaliers, autorisation avait été donnée aux rangers de « tirer pour tuer » contre les braconniers, mais la campagne mise en place, aux effets avérés, a été arrêtée. Elle donnait lieu, semble-t-il, à des meurtres, tortures et viols.

Le fauve de l’Amour

Un rescapé cependant dans le flot de mauvaises nouvelles. En l’occurrence une panthère exotique, la panthère de l’Amour (sous – entendu du fleuve ), acclimatée aux confins de la Russie et de la Chine. Leur population a augmenté de 50% depuis 5 ans.

Soyons modestes, s’il s’agit d’un « brillant succès », leur nombre reste plus que limité, une cinquantaine d’individus.  Un des mammifères les plus rares de la planète, selon le WWF, il bénéficie aujourd’hui de la création d’un nouveau parc dans l’Extrême – Orient russe.

Ce qui lui permet dorénavant d’échapper aux braconniers, du moins nous le lui souhaitons.

Concernant les courses de lévriers en Australie, on peut signer une pétition en prenant contact avec l’AACT, association contre la cruauté infligée aux animaux, Tasmanie :info@aact.org.au