La liberté de pleurer et… de rire

C’est un beau portrait de groupe avec quelques-uns des 280 dessinateurs et caricaturistes présents au 34 ème Salon du dessin de presse de St-Just-le-Martel (près de Limoges). Certains sourient, d’autres ont le visage plus grave.

Car l’attentat à Charlie Hebdo en janvier dernier et ses douze victimes n’a pas cessé, durant les deux jours, de se rappeler à l’esprit de tous.

Les organisateurs de la manifestation avaient tenu à inviter pour cette édition un peu particulière les proches de 3 des victimes parmi les plus emblématiques, Maryse, épouse de Wolinski, Chloé, compagne de Tignous, Hélène, fille d’Honoré.

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Un village attachant

« Tignous faisait beaucoup de salons, il avait un plaisir tout particulier à venir ici, un lieu dédié à sa passion, le dessin, entouré d’une équipe et d’un village aimant, attachant et humain », se souvenait Chloé

L’émotion était encore plus forte, lorsque fut inauguré le bureau de travail de Wolinski, enrichi de ses effets personnels, don de Maryse au Centre hébergeant le Salon, qui y restera comme un lieu de mémoire.

Le dernier dessin

Ont été fidèlement reconstitués sa collection de livres d’art, ses pots à crayons, son mythique veston de cuir noir, son téléphone et le tout dernier dessin sous sa plume croqué le matin même, où il se rendait à la conférence de rédaction de Charlie, en cette funeste matinée du 11 janvier.

« Je vis comme si George était parti en voyage » ajoutait Maryse Wolinski.

«  Le combat continue, pour la bonne cause » déclarait le Président du Salon, Gérard Vandenbrouck. Et le dessinateur israélien Michel Kichka d’enchérir : «  Ici, c’est notre Charlie à nous, le plus grand rassemblement de dessinateurs internationaux depuis les événements ».

Le catch du crayon

Dix jours durant, les visiteurs pourront baguenauder dans les allées du centre pour y voir des dizaines d’expositions et d’hommages venus du monde entier, rassemblés sous le thème : « La liberté d’en rire ».

Car chez les dessinateurs, le parti pris de rire des autres mais aussi de soi-même n’est jamais loin.

Pour la première fois, cette année, des matchs de catch opposant deux lutteurs, plume et crayon en mains, sur des thèmes d’actualité. En short de boxeur sur le « dessring », deux d’entre eux se sont affrontés devant une foule enthousiaste sous leur nom de combat (provisoire), le « Briseur de Limoges » et le « Pruneau d’Agen ».

Avec la Crapaud,  Jérôme et Nicolas seront également présents pour dédicacer leurs dessins le week-end à venir, le deuxième du Salon.

 

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