Une « Baboo » forêt en Amazonie

L’Amazonie, « poumon de la terre » n’est pas totalement perdue, livrée quelle était depuis des décennies à des déforestations gigantesques, entraînant pour les peuples autochtones autant d’expropriations, voire de massacres…


Ainsi,  les peuples indigènes amazoniens sont propriétaires aujourd’hui de 12% de cette forêt tropicale, qu’ils gèrent avec respect et compétence. Les « suruis », par exemple, disposent de 250 000 hectares, qu’ils sont en train de reconvertir en forêt de production avec l’aide du mouvement, genêvois d’origine, « Aquaverde ». Initialement, Aquaverde se concentrait surtout sur la sauvegarde des eaux de l’Amazonie, un quart des eaux douces de la planète. Elle apporte maintenant son soutien aux suruis, soutien essentiellement financier, pour les aider à reboiser leurs terres vite et bien, car la sylvieculture exige de gros moyens. Et la démarche d’Aquaverde vient de recevoir un soutien inédit de la compagnie aérienne low-cost Flybaboo. Créée en 2003, elle assure des liaisons locales mais compte déjà un staff de 14O personnes pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’€ au 2ème semestre 2007. Flybaboo s’est engagé auprès d’Aquaverde à verser 10 francs suisses sur chacun de ses vols, cela jusqu’à la fin de l’année, cette manne étant destinée aux indiens suruis.

Les compagnies aériennes sont souvent montrées du doigt pour l’incidence de leurs vols sur l’accroissement des gaz à effet de serre. Pour la plupart elles n’ignorent plus aujourd’hui cette responsabilité. Comme le souligne le président d’Aquaverde, Thomas Pizer, ancien délégué » du CICR, les pollueurs se distinguent en 2 catégories , ceux qui polluent sans état d’âme, ceux qui assument sincèrement leur part de responsabilité, initiant des partenariats entre l’entreprise privée et les ONG. En l’occurrence, grâce aux efforts combinés d’Aquaverde et de Flybaboo, 8 000 arbres devraient prochainement constituer chez les suruis la première « Baboo » forêt.
s/L’Illustré