Agriculture, dans le clair-obscur

Au dernier Salon de l’Agriculture, à Paris, on se réjouissait de voir le plaisir des visiteurs, et des politiques en goguette, pour une fois détendus, à venir déguster les beaux produits de la bouche, provenant de nos fermes et de nos vignobles.

Le rideau des agapes une fois tombé, le monde agricole a du souci en tête. Cette activité est plus que jamais amenée à se remettre en question.

On en connaît les raisons, mondialisation, concurrence, rentabilité, PAC, subventions mal ciblées, endettement, environnement et last but not least, changement climatique.

Les initiatives heureusement ne manquent pas, ni une réflexion appropriée ni les alertes nécessaires.

Moins 20 %

Prenons l’élevage français, responsable de plus de la moitié des émissions de gaz à effet (GES), l’agriculture émargeant à 21 % du total hexagonal.

Déjà les éleveurs laitiers, au niveau européen, ont signé un plan »Carbon Dairy » avec pour objectif de réduire de 20% l’empreinte carbone du lait.

Trop de rots

Les éleveurs bovins entendent leur emboîter le pas. Confrontés notamment à la très néfaste habitude du bétail (par certains côtés) de pratiquer la fermentation entérique. D’où production de méthane s’échappant dans l’atmosphère.

La moitié de ces GES provient, ni de l’énergie consommée pour faire tourner l’exploitation, ni des déjections, pas plus que de leurs flatulences (contrairement aux idées reçues), mais de leurs rots.

Luzerne ou soja

Pour remédier au problème, chercheurs et éleveurs se font nutritionnistes, afin de modifier l’alimentation du bétail, en améliorant leur digestion par des compléments alimentaires, tels extraits de plantes ou lipides.

Une association Bleu-Blanc-Cœur joue cette carte, elle prône un régime à base de luzerne et de graines de lin, riche en oméga 3 et pourrait réduire de 15 % l’émission de méthane.

7 500 litres de lait/an

Sans aller jusqu’à greffer aux vaches françaises l’appareil digestif du kangourou, riche d’une bactérie qui le met à l’abri de la production de méthane, on pourrait aussi jouer sur le nombre d’animaux, en intensifiant la production de lait pour passer de 5 000 à 7 500 litres de lait/an et, de façon plus radicale, envoyer à la réforme celles qui ne répondent plus à cette norme !

30 usines

Se pose alors le problème des élevages industriels stakhanovistes, type ferme des 1 000 vaches dans le nord – près d’une trentaine sont en projet ou déjà à l’oeuvre. Nombre d’éleveurs n’y sont pas favorables, déjà pour des raisons environnementales.

« Le système français d’élevage à l’herbe est durable et vertueux », remarque l’un d’eux . Ce n’est déjà plus le cas en Allemagne, converti aux exploitations géantes hors sol, encore moins de l’autre côté de l’Atlantique.

Services donnés

Ce choix de la pâture offre un autre atout. Leurs belles prairies vertes pourraient être intégrées dans le bilan carbone de l’exploitation, une manière de reconnaissance d’un service donné à l’entretien des paysages, à l‘environnement et à la biodiversité.

Ce carbone stocké dans les prairies équilibrerait, disent-ils, les émissions de méthane ( cependant on constate une baisse de 6 % des surfaces de prairies permanentes).

Mais le questionnement ne se circonscrit pas aux problèmes franco-français.

Sécheresses catastrophiques

« Les grandes plaines américaines ( qui pourvoient à l’essentiel de l’approvisionnement en soja de l’élevage français ) risquent de connaître durant ce siècle des sécheresses bien pires qu’au siècle dernier », selon un climatologue en conférence récemment à San José (Californie).

Dans ces régions, l’extrême volatilité des précipitations, la montée des températures couplée à cette sécheresse, affectent grandement les rendements agricoles.

Situation inédite

« Cela annonce une grande menace pour la sécurité alimentaire, notamment dans le Middle West (mais aussi pour les exportations vers le vieux continent)…

… Le changement climatique va si vite, que nous allons devoir affronter une situation sans précédent dans l’histoire de la civilisation humaine. Une situation pour laquelle nous n’avons aucune expérience ».

De plus, la majeure partie de la production céréalière se concentre dans des régions précisément vulnérables au changement climatique.

Gaspillage

Les solutions utiles et immédiates ne sont pas légion. Déjà réduire l’énorme gaspillage dans la consommation de viande rouge. Il en suivrait une réduction des cheptels et leur impact environnemental, selon un expert de l’Université du Minnesota.

L’autre solution, selon ce même expert, relevant évidemment du recours généralisé aux céréales génétiques ( du pain béni pour Monsanto et consorts).

Cette réduction semble relever du vœu pieu, vu l’importance de la viande dans le menu des foyers américains, fast food chez soi comme au restaurant.

9 milliards

«  Nous avons 35 années devant nous pour nourrir bientôt 9 milliards d’humains ». Pour Paul Ehrlich, de Stanford, voici un problème gigantesque nécessitant un changement social et culturel pour la planète entière, il reste peu de temps ».

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loeilducrapaud

Il est une île fluviale, dans le nord de L’Inde, l’une des plus grandes du monde, vaste banc de sable, soumise à l’érosion notamment du fait de manque de d’arbres.

Cet état préoccupait un certain Jadav Payeng, lequel a décidé dès 1979 d’aider à la reforestation des lieux. En 30 ans d’un travail intensif, tout seul, avec ses mains et sans outil, il a planté des milliers d’arbres et de plantes, dont 300 hectares de bambous.

L’acharnement de ce Forest Man a porté ses fruits, un habitat s’est recréé, où l’on peut voir une petite centaine d’éléphants, des tigres du Bengale et une espèce de vautour, disparu, semble-t-il, depuis des décennies. (source : demotivateur/goodplanet)

 

Agriculture, dans le clair-obscur

 

Au dernier Salon de l’Agriculture (https://www.bfmtv.com/societe/salon-de-l-agriculture-un-joli-succes-sur-fond-d-inquietude-866567.html – salon 2015 ), à Paris, on se réjouissait de voir le plaisir des visiteurs, et des politiques en goguette, pour une fois détendus, à venir déguster les beaux produits de la bouche, provenant de nos fermes et de nos vignobles.

 

Le rideau des agapes une fois tombé, le monde agricole a du souci en tête. Cette activité est plus que jamais amenée à se remettre en question.

 

On en connaît les raisons, mondialisation, concurrence, rentabilité, PAC, subventions mal ciblées, endettement, environnement et last but not least, changement climatique.

 

Les initiatives heureusement ne manquent pas, ni une réflexion appropriée ni les alertes nécessaires.

 

Moins 20 %

 

Prenons l’élevage français, responsable de plus de la moitié des émissions de gaz à effet (GES) (https://www.manicore.com/documentation/serre/gaz.html – les gaz à effet de serre ), l’agriculture émargeant à 21 % du total hexagonal.

 

Déjà les éleveurs laitiers, au niveau européen, ont signé un plan »Carbon Dairy »( https://www.carbon-dairy.fr/- carbon dairy) avec pour objectif de réduire de 20% l’empreinte carbone (https://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/carbon_footprint/ – empreinte carbone ) du lait.

 

Trop de rots

 

Les éleveurs bovins entendent leur emboîter le pas. Confrontés notamment à la très néfaste habitude du bétail (par certains côtés) de pratiquer la fermentation entérique. D’où production de méthane s’échappant dans l’atmosphère.

 

La moitié de ces GES provient, ni de l’énergie consommée pour faire tourner l’exploitation, ni des déjections, pas plus que de leurs flatulences (contrairement aux idées reçues), mais de leurs rots (https://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/climat-les-vaches-continueront-de-roter-alors-que-faire-18-02-2015-4543763.php – vaches et rots ).

 

Luzerne ou soja

 

Pour remédier au problème, chercheurs et éleveurs se font nutritionnistes, afin de modifier l’alimentation du bétail, en améliorant leur digestion par des compléments alimentaires, tels extraits de plantes ou lipides.

 

Une association Bleu-Blanc-Cœur (https://www.uncoindecampagne.com/presentation-de-bleu-blanc-coeur/qui-est-lassociation-bleu-blanc-c%C5%93ur- – l’association )joue cette carte, elle prône un régime à base de luzerne et de graines de lin, riche en oméga 3 et pourrait réduire de 15 % l’émission de méthane.

 

7 500 litres de lait/an

 

Sans aller jusqu’à greffer aux vaches françaises l’appareil digestif du kangourou, riche d’une bactérie qui le met à l’abri de la production de méthane.

 

On pourrait aussi jouer sur le nombre d’animaux, en intensifiant la production de lait pour passer de 5 000 à 7 500 litres de lait/an et, de façon plus radicale, envoyer à la réforme celles qui ne répondent plus à cette norme !

 

30 usines

 

Se pose alors le problème des élevages industriels stakhanovistes, type ferme des 1 000 vaches dans le nord – près d’une trentaine sont en projet ou déjà à’oeuvre. (https://www.liberation.fr/economie/2015/02/20/fermes-usines-29-de-projets-en-france-selon-la-confederation-paysanne_1206359 – les fermes-usines ) Nombre d’éleveurs n’y sont pas favorables, déjà pour des raisons environnementales.

 

« Le système français d’élevage à l’herbe est durable et vertueux », remarque l’un d’eux . Ce n’est déjà plus le cas en Allemagne, converti aux exploitations géantes hors sol, encore moins de l’autre côté de l’Atlantique.

 

Services donnés

 

Ce choix de la pâture offre un autre atout. Leurs belles prairies vertes pourraient être intégrées dans le bilan carbone de l’exploitation, une manière de reconnaissance d’un service donné à l’entretien des paysages, à l‘environnement et à la biodiversité.

 

Ce carbone stocké dans les prairies équilibrerait, disent-ils, les émissions de méthane ( déjà on constate une baisse de 6 % des surfaces de prairies permanentes).

 

Mais le questionnement ne se circonscrit pas aux problèmes franco-français.

 

Sécheresses catastrophiques

 

« Les grandes plaines américaines ( qui pourvoient à l’essentiel de l’approvisionnement en soja de l’élevage français) ) risquent de connaître durant ce siècle des sécheresses bien pires qu’au siècle dernier », selon un climatologue en conférence récemment à San José (Californie).

 

Dans ces régions, l’extrême volatilité des précipitations, la montée des températures couplée à cette sécheresse, affectent grandement les rendements agricoles.

 

Situation inédite

 

« Cela annonce une grande menace pour la sécurité alimentaire (https://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201502/16/01-4844478-le-rechauffement-rend-incertain-la-securite-alimentaire-mondiale.php – sécurité alimentaire aux Usa ), notamment dans le Middle West (mais aussi pour les exportations vers le vieux continent)…

 

… Le changement climatique va si vite, que nous allons devoir affronter une situation sans précédent dans l’histoire de la civilisation humaine. Une situation pour laquelle nous n’avons aucune expérience ».

 

De plus, la majeure partie de la production céréalière se concentre dans des régions précisément vulnérables au changement climatique.

 

Gaspillage

 

Les solutions utiles et immédiates ne sont pas légion. Déjà réduire l’énorme gaspillage dans la consommation de viande rouge. Il en suivrait une réduction des cheptels et leur impact environnemental, selon un expert de l’Université du Minnesota.

 

L’autre solution, selon ce même expert, relevant évidemment du recours généralisé aux céréales génétiques ( du pain béni pour Monsanto et consorts).

 

Cette réduction semble relever du vœu pieu, vu l’importance de la viande dans le menu des foyers américains, fast food chez soi comme au restaurant.

 

«  Nous avons 35 années devant nous pour nourrir bientôt 9 milliards d’humains ». Pour Paul Ehrlich,voici (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_R._Ehrlich – paul ehrlich biologiste ), de Stanford, un problème gigantesque nécessitant un changement social et culturel pour la planète entière, il reste peu de temps ».

 

 

loeilducrapaud

 

Il est une île fluviale, dans le nord de L’Inde, l’une des plus grandes du monde, vaste banc de sable, soumise à l’érosion notamment du fait de manque de d’arbres.

 

Cet état préoccupait un certain Jadav Payeng, lequel a décidé dès 1979 d’aider à la reforestation des lieux. En 30 ans d’un travail intensif, tout seul, avec ses mains et sans outil, il a planté des milliers d’arbres et de plantes, dont 300 hectares de bambou.

 

L’acharnement de ce Forest Man a porté ses fruits, un habitat s’est recréé, où l’on peut voir une petite centaine d’éléphants, des tigres du Bengale et une espèce de vautour, disparu, semble-t-il, depuis des décennies ans. (source : demotiveut/goodplanet)