Ces Africaines championnes du beurre karité

L’on dit les Africaines indolentes, celles du Burkina Faso pourraient démentir ce cliché, parmi d’autres. Habitant des régions pauvres mais riches en arbres à karité – leurs graines fournissent le beurre du même nom, elles n’ont pas voulu perdre le contrôle de cet or blanc, troisième produit dans l’exportation du pays…

Et donc elles se sont regroupées pour créer une coopérative, baptisée Numana Puli. Laquelle compte aujourd’hui 67 groupements de villages, soit plus de 3000 femmes et leurs familles, qui assurent toute la production, du broyage, concassage, à la fabrication d’un beurre bio et équitable. Bien sûr on s’en sert pour la consommation locale, aussi pour alimenter une savonnerie créée récemment. Mais surtout ces femmes sont parvenues à l’exporter, ce qui a permis d’en vendre à l’industrie des cosmétiques, notamment à la société L’Occitane, voire d’y prendre des parts de marché.
Cette réussite économique n’aurait pu se passer cependant de l’aide d’une organisation de solidarité Tech-Dev et de son Fonds Afrique, laquelle, grâce à des dons d‘épargnants français, a pour objectif d’aider à l’émergence d’entreprises locales africaines (mais ailleurs dans le monde également). « Une dizaine de projets dans plusieurs pays, Burkina, Mali, Ghana, Bénin, Congo, pour un total de 202 000 € », note son président, Hubert de Beaumont. Le partenariat a pour avantage d’aider la coopérative, qui s’est équipée entre temps de broyeuses pour réduire la pénibilité du travail, à pré-financer les contrats avec les sociétés occidentales. Dès que tombe une commande par internet, chaque femme reçoit une part de la production à réaliser et, en remettant sa récolte, se voit payée tout de suite, sans attendre que le client règle la facture.
Les ressources des familles sont améliorées, aussi la santé et l’éducation de tous. Prochaine étape, la création de parcs à karité pour préserver ceux qui existent et empêcher, normal, l’arrivée d’autres cultures.
 »s/ La Croix