L’eau se démocratise au Tamil Nadu

Sur les 6,7 milliards d’habitants qui peuplent notre terre aujourd’hui, combien vivent sans sanitaires, plus grave encore sans eau potable pour les besoins alimentaires ? 2, 7 milliards d’entre eux, soit plus d’un tiers. S’il est un pays, où le problème est particulièrement dramatique et pressant, c’est bien l’Inde…

Que constate-t-on ?  L’incapacité des autorités à mettre en place un système équitable de distribution, la rapacité des propriétaires terriens détournant les sources à leur profit, l’obsolescence des installations. Certaines familles en viennent à courir près des conduites pour récupérer ce qui sort des fuites. Sans parler de la contamination par les engrais, pesticides, excréments humains ou d’animaux.

Aide-toi, le ciel t’aidera, dit l’adage. Encouragés par des fonctionnaires haut placés et des ingénieurs, les villageois de l’Etat du Tamil Nadu ont créé des « koodam », forums réunissant toutes les communautés et toutes les castes. Et de nombreuses innovations ont vu le jour. D’abord en instituant les principes d’une bonne gestion de l’eau. Avec les fonds publics existants, l’on a entrepris de rénover les anciens réservoirs d’eau, voire à en construire de nouveaux, d’aménager les fossés de drainage, surtout de passer au système de culture du riz intensif, permettant 4 récoltes, quand ce n’est pas 6 par an.

Le crapaud -Jérôme Liniger - L’eau se démocratise au Tamil Nadu

L’on mène aussi des campagnes de sensibilisation auprès des enfants avec remise de kits test pour les aider à vérifier eux-mêmes la qualité de l’eau. Les représentants de 2O pays, participant à un colloque sur l’eau en septembre dernier en Inde précisément ont été invités à porter témoignage de ces actions.  Dans le Tamil Nadu, les 500 villages concernés voient avec satisfaction les résultats de leur mobilisation. Selon l’article de « The Hindu » de Madras, repris par Courrier international, le niveau des nappes phréatiques s’améliore et les coûts engendrés par la pénurie d’eau se réduisent.
Mais il y a urgence, partout. Le nombre des décès dus aux maladies causées par les eaux polluées dépasse celui des morts par le SIDA.