La cuisine sous le feu du ciel

Cuisiner, dans les pays pauvres, d’Afrique notamment, est un combat quotidien. Contraignant les femmes à parcourir de longues distances à la quête du bois mort pour chauffer les aliments. Nécessaire survie qui concourt à accélérer la déforestation des régions, en Zambie elle est l’une des plus dramatiques…


C’est bien pourquoi un guide touristique zambien, bénéficiant d’un prix pour la qualité de ses prestations, a consacré l’argent reçu à l’achat d’une quinzaine de fours solaires pour les gens de son village – les modèles de four différent, certains ressemblent à une valise, d’autres à de grands entonnoirs, basculant sur leur axe central pour chercher l’exposition la plus directe, mais tous sont d’un usage facile.
Pour la première fois confrontées à l’un de ses fours, les femmes l’ont pris pour un satellite. Puis, voyant l’eau frémir sans fumée dans la marmite, ont crié à la magie. Après, elles ont cherché le foyer sous le four ou le branchement électrique. Une fois pratiqué, elles acquiescent, trouvent que le goût de la nourriture cuite est bonne mais, atteste une collaboratrice du Centre écologique Albert Schweitzer, au fond elles restent dans l’idée que la confection d’un repas doit passer traditionnellement et symboliquement par le feu qui brûle sous la marmite. L’autre difficulté concerne l’organisation de la journée. Il faut une patience certaine pour cuisiner solaire (même si un litre d’eau peut bouillir en 8 minutes). Généralement, afin d’économiser le bois, les Africaines cuisent les 2 repas une fois par jour, entre 10h et 10h30, après être allées au marché, le déjeuner devant être prêt vers midi. Avec le four solaire, elles doivent commencer la préparation dès 8h30, ce qui signifie un changement important d’habitude.
Néanmoins, les réchauds solaires ont essaimé partout, on en compte 600 000 en Chine dès la fin des années 80. L’Afrique y vient, l’Amérique latine dans l’Altiplano aussi. Selon Solars Cookers International, chacun de ces fours, à 200 € pièce, épargnerait 600 et 1000 kilos de charbon de bois par an.
s/Vsd