Le porc bio montre la voie

Sur fond de Salon de l’Agriculture, ouvert cette semaine, des éleveurs de porc en colère dénoncent le scandale des prix, auquel la viande leur est achetée et revendue en supermarché. Ce n’est pas le souci de tous les éleveurs…


Prenons Jean-Marc Rousselot, éleveur dans les Deux Sèvres. En l’espace de 10 ans, il est passé de l’élevage intensif à la pratique « bio » et transformé l’exploitation familiale, selon un modèle économique assez exemplaire. A savoir, réduction de moitié du cheptel, avec une production limitée à 500 porcs par an. Des animaux élevés sur la paille, échappant à la section de la queue et des dents, alors qu’en élevage industriel, ils vaquent sur des plaques en béton troué afin de récupérer dessous le lisier. 0,60 m2 dans un cas, 2m2 dans le sien. Concernant l’aliment, l’élevage est autonome à 40%, bien que l’aliment bio soit deux fois et demi plus cher que le classique. Un choix de vie professionnelle, qui lui assure par ailleurs une vraie vie de famille.

Afin de libérer des congés possibles, il a rejoint un groupement de 7 paysans, avec un employé salarié rémunéré pour occuper la ferme, quand il est absent avec sa compagne et ses 4 enfants. « On vivait dans l’ancien système, on vit mieux dans celui-là » assure M. Rousselot. L’exploitation fait de la vente directe à des particuliers, une coopérative ainsi qu’à des traiteurs et refuse des clients. Adhérents de l’Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), les clients passent commande pour une durée de 6 mois, payent les produits à l’avance – à l’exception de la viande fraîche, s’organisent eux-mêmes pour la livraison, des contrats assurent des prix équitables pour les 2 parties.

M. Rousselot approvisionne aussi une fois par semaine une cantine scolaire proche. Avantage, un produit local de qualité sans emballage avec peu de transport en temps et frais. D’autres producteurs la pourvoient en poulets de grains entiers découpés avant le service, le travail d’élevage est présenté aux élèves. La cantine comme une école du goût ? A méditer dans bien des établissements scolaires.
s/amap