Etats Unis, le nouveau cauchemar motorisé

Les Américains n’en reviennent pas. Pour nombre d’entre eux, voici que s’affichent aux pompes à essence la somme fatidique de 100 $ (soit 63 €) pour remplir le réservoir de leur voiture. Un cauchemar ! Des décennies durant, imaginer un plein à 100 $ relevait de divagations futuristes. Mais le futur est là et fait mal. Les statistiques sur le nombre d’Américains, dont les voitures avalent un plein de 24 gallons ou plus (90 litres grosso modo) sont rares, 11% dit l’une de ces estimations réalisée sur 81 000 automobilistes.

Ce qui est certain : nos amis Américains, disséminés dans des banlieues étendues et profitant dans leur vaste espace géographique de forêts et lacs abondants, ont toujours privilégié des véhicules imposants, 4×4 et pickup, capables de transporter des familles souvent nombreuses et tout un attirail pour camping et pratiques diverses de sport, dont la pêche. Ils vont devoir freiner notamment ces sorties dominicales, parfois à longue distance. Sans parler des virées de clubs auto du genre « Avalanche » de Chevrolet ou celui des « Hummer », proposant régulièrement de grandes ballades notamment pour accompagner des parades de village ( 29 litres aux 1OO km). On finit par y renoncer considérant des pleins d’essence à 145 litres comme pour le 2000 GMC Yukon XL . « J’en arrive à me dire qu’avec une voiture moins puissante un plein de 100 $, c’est bon marché », confie l’un des automobilistes au journaliste du Herald Tribune.

Le problème se complique du fait que la plupart des pompes automatiques des stations US refusent des pleins dépassant 75 $, histoire de prévenir les comptes insuffisamment approvisionnés ou les cartes de crédit volées. Alors, on fait avec bon gré mal gré. Sur les 24 millions d’autos vendues à plus de 90 litres le réservoir, nombre de conducteurs vont sans douter vouloir changer de modèle, s’ils arrivent à vendre le « gros », tout espoir de baisse du baril semblant illusoire. D’autres la jouent psychologique, à l’européenne, refont de l’essence avant que le réservoir soit vide ou se remettent au vélo.