Des avions de ligne au régime bio

Patron de Virgin, Richard Branson, aime les coups d’éclat, en l’occurrence le vol d’un Boeing 747-400 de sa propre compagnie d’aviation (Virgin Atlantic) utilisant 20% de fuel bio associé à 80 % de combustible conventionnel. Un vol d’une heure vingt entre Londres et Amsterdam, sans passagers à bord. Un porte-parole de Virgin, a aussitôt précisé que le fuel alternatif ne proviendrait pas de l’huile de palme et qu’en aucun cas, si l’expérience devait s‘étendre, la compagnie se risquerait à utiliser un combustible vert, dont la production pourrait mettre en danger une quelconque production céréalière ou trop puiser dans les réserves d’eau.

Expérience évidemment observée par les ingénieurs de Boeing et d’Airbus au moins d’accord sur ce point : mettre tous les avions de ligne au régime du fuel bio, issu du soja par exemple, exigerait de planter du soja sur l’équivalent de l’ensemble du territoire de l’Europe. Aussi la recherche s’oriente-t-elle notamment vers des variétés d’algues, plus riches en énergie et moins exigeantes en matière d’occupation de territoire. Selon Boeing, il suffirait de 35 kilomètres/carrés d’étangs produisant cette algue pour subvenir aux besoins de l’industrie aéronautique. Professant ouvertement son intérêt pour l’action environnementale, Richard Branson a été souvent accusé d’hypocrisie, vu la quantité de dioxyde de carbone rejeté par ses avions de ligne. Depuis 2006 cependant, il a décidé de consacrer tous les bénéfices de son business dans le transport aérien et ferroviaire à financer la recherche de combustibles alternatifs. Et s’est notamment associé à Al Gore pour financer un prix de 25 millions de $ couronnant le moyen le plus efficace pour nettoyer l’atmosphère de l’effet de serre.