Le kangourou contre le réchauffement planétaire

On sait, mais on n’ose trop le dire, que les vaches, fiertés de nos campagnes et stars annuellement du Salon de l’agriculture, sont un désastre pour l’atmosphère. Contents d’avoir trouvé la sortie après 4 passages d’estomac, leurs « rots », auxquels s’ajoutent les déjections, produisent 3 fois plus de gaz à effet de serre, méthane essentiellement, que nos raffineries de pétrole réunies, soit 6,5% des émissions hexagonales. Ne les désignons pas trop à la vindicte nationale, car on leur doit tous le lait nourricier.

Cependant on imagine le désastre écolo provoqué, en Australie, par un cheptel de 1OO millions de moutons, un autre non négligeable de bovins, l’ensemble responsable de 14% des gaz émis par le pays –une vache laitière à elle seule en dégage 90 kg par an. Mais on entrevoit peut-être une solution, lorsque des chercheurs australiens découvrent que le kangourou, même digestion qu’un ruminant lambda, ne dégage pas de méthane dans ses pets. Le kangourou en effet a évolué différemment avec une flore intestinale qui ne produit pas de bactéries méthanogènes, mais acétogènes, donc productrices d’acétate. Ce qui donne une digestion plus « sereine », comme le note le journal Le Monde et une « sortie » plus propre.

Si les Australiens s’essaient actuellement à un vaccin qui amènerait le système immunitaire des ruminants à détruire les méthanogènes, le « cas » du kangourou pourrait être plus encourageant. Introduits dans les panses des bovins, ces microbes acétogènes permettraient éventuellement de réduire les flatulences créatrices de méthane. Phase 1 pour les chercheurs : isoler les microbes, phase 2, les transplanter dans le tube digestif. Le jeu vaut la chandelle. Les ruminants larguent dans l’air à l’échelle mondiale une bonne centaine de millions de tonnes de méthane, vrai désastre concernant le réchauffement planétaire.