Vive l’été au Dakota : ce gaz qui file dans l’azur

La crise semble s’effacer dans les charts boursiers. Elle n’a jamais empêché le big business d’avancer au rythme qui a sa préférence, toujours plus. Sans se retourner sur les dégâts, notamment environnementaux.

Eldorado du gaz de schiste, les puits du Dakota du nord ne connaissent pas de trêve.  Mais la belle machine se grippe parfois, des sites trop éloignés, un prix du gaz qui baisse,  des délais d’installation trop longs vers l’usine de transformation.

C’est ainsi que le gaz extrait, après force fracturation, ne peut être acheminé à temps et part tout simplement en fumée dans le ciel, soit 81 millions de m3 pour le seul mois de mai dernier. L’environnement vous remercie.

Ça paie, jusqu’à quand ?

On a évalué le gâchis à 100 millions de $. Mais industriels et financiers n’en perdent pas le sommeil pour autant. Le gaz de schiste, celui exploité, paie très bien, 2, 2 milliards de $ sur un seul mois.

Notamment dans l’export. En 2006, Les Etats-Unis importaient encore 276 000 barils de gaz (LPG), principalement à destination du chauffage domestique des particuliers en période hiver. Aujourd’hui, ils en exportent, un record, 45 millions de barils. Leurs tankers géants vont livrer l’Amérique du sud, Brésil, Chili, Mexique et l’Europe.

Débat toujours ouvert

Mais la productivité des puits et le taux de récupération continuent d’être objet d’incertitudes outre-Atlantique. Un développement haut jusqu’en 2035, un bas jusqu’à 2017, puis un retour au niveau de 2010 ? Comme pour le pétrole, le coût de l’extraction et l’opposition d’une partie de l’opinion, constatant les dégâts environnementaux causés par la fracturation, ne garantissent pas que la manne sera aussi durable et prolifique qu’annoncé.

Une victoire dans le Sussex

En Grande Bretagne, le premier ministre David Cameron n’aura pas la tâche aussi facile pour imposer la ressource qui, selon lui, pourrait créer des milliers d’emplois. Ce serait une « grave erreur », avance-t-il, de tourner le dos à cette technique.

Mais le premier forage exploratoire a tourné court, à Balcombe, petit village dans le Sussex. Face à la mobilisation d’un millier d’habitants en août, la société britannique  Cuadrilla a dû barricader les premières installations sur site et interrompre l’activité.