USA, la centrale qui brûle le ciel

Le gigantisme est une spécialité américaine, comme on sait. Conséquence de l’immensité du territoire, de l’importance de la population et, entre autres, réponse à leurs besoins démesurés d’énergie (sous-entendu confort).

Le pays en administre une nouvelle preuve avec la centrale solaire d’Ivanpah, dans le désert des Mojaves (Californie), au sud-ouest, non loin de Las Vegas, qui vient d’être inaugurée et mise en service.

En quelques chiffres. Ses 173 500 panneaux solaires occupent une surface de 14 km2 et produiront 30% de l’énergie solaire thermique des États Unis.

Pilotage à distance

Vue du ciel, bordée d’un filet de montagnes de chaque côté, l’usine se distingue par 3 hautes tours centrales de 140 m, autour desquelles s’étalent une myriade de double-miroirs, appelés héliostats, pilotés à distance par ordinateur, afin de concentrer leur effet vers les tours réceptrices.

L’énergie produite vient chauffer un réservoir d‘eau, cette eau une fois vaporisée est injectée vers un large bâtiment abritant les turbines, qui produisent l’électricité souhaitée.

Sans eau

Ingéniosité du système, la vapeur peut-être stockée dans les réservoirs pressurisés et permettre la production de courant même après le coucher du soleil.

De plus, la centrale affiche une consommation d’eau minimale (à l’inverse des centrales classiques ou nucléaires), 95% en moins, grâce à un refroidissement par air, l’eau demeurant par ailleurs en circuit fermé.

Solaire ou à gaz

Avec ses 377 Mw (nets), elle assure la consommation de 140 000 foyers, a coûté 2,2 milliards de $, 4 fois supérieur à celui d’une centrale au gaz, celle-là sans doute avec un meilleur rendement.

Aussi les critiques ne manquent pas, avec celles des écologistes qui s’alarment des douzaines d’oiseaux grillés par un air ambiant chauffé à 1000 degrés ( 537 o Celsius).

Présent et futur

Foin de critique : Le logo de Google s’affiche fièrement entre les miroirs d’Ivanpah grâce à un investissement de 168 millions de $.

La firme Google , bien connue des internautes et déjà l’entreprise Us la plus valorisée en bourse, trace dans ce domaine son sillon et sa toute puissance présente et future ( comme dans le net, la téléphonie, la robotique, la santé, les recherches transhumanistes etc).

Google à l’assaut

Son intérêt pour les énergies renouvelables ( )s’avère multiple et sans limite (financière notamment).

Énumérons rapidement: 94 millions de $ pour 4 autres parcs solaires en cours de construction près de Sacramento, 75 millions (Clean Power Finance) pour un fonds destiné à aider 3000 propriétaires à passer à l’énergie photovoltaïque.

S’y ajoutent 280 millions pour un fonds, Solar City, fournisseur de services complets en matière d’énergie solaire. Google a bien à l’esprit que l’énergie solaire pourrait couvrir le tiers de la demande mondiale en 2060.

Autoroute à éoliennes

Mais l’éolien n’intéresse pas moins l’entreprise américaine.

Avec « Atlantic Wind Connection », voici que se dessinera une infrastructure, sorte d’« autoroute », pour relier à la terre sur 400 km de côtes américaines, entre le New Jersey et la Virginie, les 7000 Mw d’électricité provenant des éoliennes off-shore.

L’on ajoutera des investissements de taille pour aider la création d’un parc de 270 Mw, également dans le désert des Mojaves, où le vent souffle fort, d’un autre de 845 Mw près d’Arlington, dans l’Oregon, d’un 3ème enfin de169,5 Mw dans le Dakota du nord.

En Allemagne aussi

Les limiers du géant américain se sont montrés suffisamment malins pour ne pas négliger le développement sur le vieux continent, en participant à une centrale solaire dans le Brandebourg (18,65 Mw).

Considérant que l’Allemagne offrait – sans doute à l’inverse de la France, une solide structure et expérience dans les énergies renouvelables de pointe.

En France, l’on évolue évidemment dans d’autres dimensions, avec le démarrage d’une centrale solaire à Rochefort du Gard , disséminée sur une ancienne friche de 30 ha, qui produira 5 Gw/h d’électricité, revendue à Edf.

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