Le pavillon qui embellit les plages

À l’approche des vacances, les stations du bord de mer, ou celles nautiques des lacs ont, généralement, la préférence. Et l’on est de plus en plus attentif à leurs atouts environnementaux.

Certains le connaissent déjà, ce Pavillon Bleu flottant au mât de certaines plages ou plans d’eau, label, d’origine française, qui ne cesse de s’imposer.

Les cohortes des congés payés d’avant-guerre, qui s’aventuraient pour la première fois vers la côte, se souciaient sans doute fort peu de la bonne ou mauvaise qualité de l’eau, tenue pour acquise.

Vint, après la guerre, une nouvelle masse de vacanciers, lesquels finissaient par remarquer la présence d’eaux troubles (et s’en plaindre), souvent en raison d’un tout à l’égout se jetant dans la mer ou d’une industrie proche avec ses rejets chimiques, sinon physiques.

Souillures

Il y a une dizaine d’années encore, la Fondation Surfrider dénonce la pollution de 64 plages, dont 35 sur la façade atlantique, essentiellement autour de Biarritz, pollution due à des souillures bactériologiques dans les eaux de baignade.

Suite à l’absence ou à la défaillance de stations d’épuration, ces plages se voient marquées d’un Pavillon Noir. La fondation constatant cependant que la situation environnementale du littoral ne cesse de s’améliorer.

Le Pavillon Bleu n’y est pas pour rien.

Anniversaire

En mai dernier, cet organisme, créé sous l’égide de la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement en Europe (FEEE), célèbre à Saint Nazaire (Loire-Atlantique) son 30 ème anniversaire.

Et peut afficher le palmarès satisfaisant de 166 communes lauréates du label en France, pour 396 plages et 97 ports de plaisance.

Hulot

Nouvelle promue, Saint Nazaire se félicite de la reconnaissance environnementale de 4 du long chapelet de ses 20 plages, dont celle de Saint-Marc-sur-Mer, appelée la plage de Monsieur Hulot.

Rappelons qu’elle fut le théâtre du tournage des extérieurs du film de Jacques Tati, les Vacances de Monsieur Hulot, en 1951, qu’elle est aujourd’hui surplombée d’une statue du célèbre cinéaste, à qui un mauvais plaisantin a brisé la pipe.

Critères

Jacques Tati s’étonnerait sans doute aujourd’hui des 4 critères, qui codifient pour toute commune l’attribution du label, éducation à l’environnement, gestion des déchets, gestion de l’eau et environnement général.

Les communes sont volontaires pour poser leur candidature, un partenariat s’engage avec l’office du Pavillon. Les critères sont évolutifs, année après année, ils se durcissent.

Historique

Les élus en sont informés 3 ans à l’avance et pour répondre à certaines de leurs critiques, l’analyse des eaux de baignade ne se fait pas sur une seule année, mais sur l’historique des 3 années précédentes.

En fait, comme le constate un des auditeurs de l’association contactés par le crapaud.fr, le Pavillon Bleu doit beaucoup sa progression grâce à l’émulation entre les communes. « Si telle plage voisine est labellisée, ma plage doit l’être aussi ».

Mentalité

Mais la mentalité change selon les régions. Sur la côte atlantique, lorsque des vacanciers n’ont pas de poubelle à portée, ils emportent leurs déchets d’eux-mêmes dans un sac et le jettent éventuellement à la maison.

Un genre de comportement qu’on ne voit pas sur la Côte d’Azur, les masses de baigneurs au m2 rendent parfois difficile le respect des consignes.

Démarches

Souvent les édiles, en plus des réquisits du Pavillon, y ajoutent d’autres démarches comme celle à Sète d’installer des cendriers pour fumeurs. Ou de proposer des fauteuils roulants sur flotteurs pour personnes handicapées

Promenez-vous sur une plage labellisée, comme si vous étiez en compagnie d’ un auditeur de l’association, sachant que le drapeau n’est hissé que du 1er juillet au 30 août.

Visite

Vous devriez déjà remarquer la présence de sanitaires, de poubelles, la sécurité et l’accessibilité de la baignade pour tous les estivants et, quelque part des informations sur la qualité de l’eau de baignade, comme sur la faune et la flore locale.

C’est en s’amusant à des concours de cuisine que Jean-Baptiste de Vilmorin et Thomas Joly, déjà à l’oeuvre au FEEE, aujourd’hui maire de Verrières le Buisson (Essonne), ont eu l’idée de cette initiative.

Succès

Parti de cette commune verte du sud de Paris, le Pavillon, lancé en 1985 et premier écolabel au monde, flotte aujourd’hui dans 47 autres pays.

Son succès en France s’évalue à l’aune d’un sondage (LH2), selon lequel 65 % de nos compatriotes « reconnaissent » le Pavillon Bleu, qui, pour 78 % d’entre eux, peut influencer leur destination de vacances.

Même si le Pavillon Bleu n’a pas encore gagné, complètement, la bataille de la communication. À preuve, cette famille s’interrogeant, si son logo, 3 vagues bleues sur rond blanc, n’indiquait pas la présence de méduses.

Pour prendre connaissance des sites labellisés Pavillon Bleu (communes, plages et ports) en France et Outre-Mer, aller sur le site « pavillonbleu.org » puis « palmarès », puis cliquer sur la carte et la localité qui vous intéresse.