le galgo au panthéon du matyr animalier

Au Panthéon du martyr animalier, le galgo d’Espagne

On se demande parfois dans quel monde on vit. Pas loin de nous, en Espagne, des concours ruraux et la fin de la saison de chasse donnent lieu à d’incroyables carnages. De 30 à 50 000 lévriers seraient l’objet de maltraitances, voire cruellement achevés.

On les appelle « galgos « , un lévrier que l’on élève et dresse pour la petite chasse, lapin, renard, parfois sanglier. Le galgo a des origines lointaines, ce « canis gallicus «, nom que les Romains ont conféré à ceux qui accompagnaient les Celtes dans la colonisation d’une partie de la péninsule ibérique.

C’est un peu une « spécialité » locale (Velasquez l’a peint dans des scènes cynégétiques), peu fréquente en France. Le chien le plus approprié dans la chasse sans fusil encore pratiquée de nos jours de l’autre côté des Pyrénées, fortement réglementée en France – la chasse à courre étant un genre à part.

Glorieuse tournée du vainqueur

La race est fêtée dans les campagnes, dans des concours de course au lièvre. Lâchés en couples, est vainqueur celui des deux qui attrape la proie. Le grand gagnant de la confrontation fait la glorieuse tournée des stades avec son maître, le « galguero ».

Ces prétendus hauts faits font la colère d’opposants à cette tradition de plus en plus nombreux et actifs. Car honte aux lévriers perdants, qui sont pendus par la technique dite du « pianiste », long ou court pour résister plus ou moins longuement à l’étranglement selon leurs performances sur le terrain.

 Au mieux euthanasiés

La panoplie de la froide détermination des galgueros est large. Jetés au fond d’un puits, trainés derrière une voiture jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ou encore affamés, amputés, vendus comme appât, utilisés comme cibles de tir, ou comme chiens de combat contre des pitbulls.

Sortis des concours, ceux qui n’ont pas été jugés assez bons chasseurs sont confiés aux « perreras », des fourrières fréquemment gérées par des entreprises privées, pour être euthanasiés.

 Pas de chiffre officiel

Une association « Baas Galgo » avance « que, en l’absence de chiffres officiels, on peut parler de 40 000 galgos, peut-être plus, qui disparaissent ainsi chaque année »

Le spectacle des chiens errants qui finissent dans les refuges ( !) est tout aussi dramatique. « Bêtes victimes de diarrhées sanguinolentes, blessures non soignées, troubles de respirations graves, mourant de froid la nuit ».

 « Monter » à Strasbourg

Les associations ont décidé qu’il était temps de dénoncer « l’anarchie totale » qui règne en Espagne dans le domaine de la protection animale. « Le seul pays d’Europe où la maltraitance revêt un aspect presque institutionnel », n’ayant signé aucune convention ad hoc européenne, selon la fondatrice de l’association ZEUS. Le voisin ibérique occupe ainsi la seconde place quant aux humiliations et cruautés perpétrées à l’égard des animaux.

Aussi, elles ont décidé de « monter » à Strasbourg pour interpeller la Commission européenne et surtout les élus espagnols sur  ce qu’elles appellent une barbarie . Après une marche en juin dernier , un collectif réunissant Galgos Ethique Europe, l’Arche des lévriers et Greyhound Holland Rescue s’est constitué.

En attendant, le choix de l’adoption

Une pétition en ligne, que chacun peut signer, veut obtenir que le parlement européen acte la reconnaissance du lévrier comme animal de compagnie, ce qui renforcera sa protection et permettra d’imposer des mesures de protection et de contrôle

En attendant les longs cheminements des instances  européennes, les opposants ont fait le choix de lancer des appels à adoption.  Elles sont plusieurs « Baas galgo », « Galgos libres », Galgos France jusqu’à « Lévriers sans frontières ». ( A noter que le sort des leviers des Canaries « podencos canario » est malheureusement identique à celui de leurs cousins espagnols)

Des familles d’accueil

Le plaidoyer pour l’adoption est d’autant plus plausible que des familles espagnoles recueillent ceux des lévriers ayant échappé au massacre pour les adapter à la vie familiale dans différents environnements, ce qui permet de mieux connaître leur comportement et caractère.

 Le triste quotidien animalier

Il n’est  pas de jour sans que tombent de multiples exemples, comme celui-là, de la triste destinée de nos amis les bêtes, victimes de la cupidité ou de la bêtise humaine.

En Afrique du sud cette fois, ces 2 dernières semaines, 33 rhinocéros ont été abattus et dépecés pour leur corne, portant à 488 le nombre d’individus de l’espèce tués en 2012. L’accélération du braconnage est impressionnante, la corne est achetée à prix d’or, notamment au Vietnam, laquelle est pourtant constituée de kératine, la même matière que les ongles humains.

Le roi, animal de ferme

Toujours en Afrique du sud, le lion n’est plus le roi des animaux, mais un simple animal de ferme, au grand dam des défenseurs de l’environnement. S’il reste 3000 lions sauvages dans la savane, 5000 d’entre eux naissent et grandissent en captivité dans des exploitations dédiées.

Dans les complexes prétendument éco-touristiques, les familles en goguette peuvent venir voir nourrir les félins le dimanche, moyennant un droit d’entrée,  leurs enfants sont invités à jouer avec les lionceaux, systématiquement retirés à leurs mères pour servir de jouet ou augmenter le rythme de production.

Tartarin au petit pied

Adultes, les lions partent achetés par des zoos ou relâchés juste avant d’être offerts à des chasseurs de trophées, « tartarin » au petit pied, à raison de 22 000 $ le mâle abattu. Machisme oblige, tirer une lionne coûte 5 fois moins cher.

La rumeur court même que certains de ces lions sont envoyés en Asie, où leurs os sont broyés pour finir dans des… filtres d’amour (source Good Planet-Afp).