Antarctique : les baleines respirent !

Avec le flot d’informations, vraies, trop souvent fausses, qui nous envahit chaque jour, amplifié par les réseaux sociaux, le canular du 1avril, dit « poisson d’avril », a perdu de son attrait.

Aussi, est-ce avec une certaine incrédulité que l’on accueille la nouvelle, ce jour-là, de la décision japonaise d’arrêter la chasse aux baleines dans l’Antarctique !

Ancestral

« Le Japon est une île, elle dépend des protéines apportées par l’océan qui l’entoure, ce qui assure notre sécurité alimentaire, c’est partie intégrante et ancestrale de notre culture », affirmait encore en février le ministre nippon de l’agriculture.

Depuis 27 ans, le Japon poursuit des campagnes de pêche sous le prétexte qu’elle sert à des recherches scientifiques, contournant ainsi un moratoire datant de 1986.

10 000 sacrifiées

Mais l’on ne cache pas non plus que la chair des cétacés, soi-disant objet d’étude, finit dans l’assiette des consommateurs.

La campagne annuelle se déroulant de fin décembre à mars, plus de 10 000 baleines ont achevé leur existence, de 1987 à 2009, principalement de petits rorquals de l’espèce baleines de Minke, sur le pont des baleiniers, tués, évidés, découpés, dans un bain de sang.

Agressifs et violents

Et pour cette année, l’on s’était fixé un quota de 935 prises, largement perturbé par les actions de Sea Sheperd, l’organisation  américaine musclée, fondée par Paul Watson (récemment de retour aux Etats-Unis après 15 mois d’exil suite à ses ennuis judiciaires).

Les derniers affrontements en haute mer ont été durs. « Les baleiniers japonais n’ont jamais été aussi agressifs, irresponsables et violents », déclare le capitaine d’un des navires harceleur de l’Ong, incluant un abordage entre deux des navires.

Cependant, grâce au harcèlement des écologistes, année sur année, seuls 251 rorquals, sur le quota souhaité, auraient été harponnés pour la campagne qui vient de s’achever.

Institut cadenassé

« Le but des recherches est bien scientifique, c’est grâce à nos études que, lorsque la pêche commerciale sera à nouveau autorisée, elle sera respectueuse de l’environnement », argumente-t-on bizarrement à l’Institut japonais de recherche sur les cétacés.

C’est là en principe, qu’ aboutissent les baleines pêchées pour y être étudiées. Mais les journalistes n’y sont pas bienvenus, comme l’a constaté un collaborateur de l’Afp, refoulé fermement à la porte de l’immeuble.

Duplicité

« Si cet Institut n’a pas récolté des données suffisantes, après avoir examiné ( ?) des milliers de cas, c‘est un échec et la science et de l’institut », ironise-t-on à Greenpeace.

Toujours est-il que la controverse, et la duplicité, pour ne pas dire tromperie, entretenue par les autorités nippones, a fini par irriter, puis lasser  beaucoup de monde, des ONG jusqu’aux pays riverains, l’Australie et la Nouvelle Zélande.

Grimace

Décidant le recours juridique, en 2010, ces deux pays ont obtenu que la Cour internationale de justice (CIJ) ordonne au Japon d’arrêter son activité baleinière en Antarctique.  Décision précisément annoncée à La Haye, siège du CIJ, le 1er avril.

Les Japonais font grise mine mais s’exécutent. Leur Agence des pêches a aussitôt fait savoir qu’elle renoncerait à la prochaine campagne.

Et dans le Pacifique ?

Satisfaction évidente du côté des capitales, Canberrra et Wellington, mais teintée de méfiance, car l’on craint que Tokyo pourrait tenter de mettre sur pied un nouvel argumentaire scientifique pour justifier une reprise de la chasse.

Toutefois, si les baleines de l’Antarctique sont désormais préservées, celles subissant les prises dans l’Océan Pacifique nord, ne le seront pas, car non inclues dans l’ordonnance du CIJ.

Dans les gargotes des quartiers populaires de Tokyo, ce n’est pas qu’on soit fan de viande de rorqual, on reste attaché à la tradition et pour ceux qui la veulent à tout prix dans leur bol, ils devraient en avoir le droit, dit-on.

Crapaudminute

Directeur du parc national des Virunga, au Congo, le Belge Emmanuel de Merode, auquel « lecrapaud » avait consacré un portrait en octobre 2008, a été attaqué par des hommes armés, alors qu’il circulait seul à bord d’une Jeep. Grièvement blessé, il se trouve en soins intensifs depuis plusieurs jours. On suppose que l’attaque serait liée à un dossier explosif, qu’il venait de déposer auprès du Procureur de la République congolais, sur les projets d’exploration minière, dans les Virunga, de la sociét britannique, SOCO. Le parc est riche entre autres d’une forte population de gorilles.