Le soleil seul pour un tour du monde

C’est comme un gros insecte blanc posé sur l’eau, ailes déployées. Planet Solar, premier multicoque entièrement mu par l’énergie solaire, a fait escale à Nouméa en Calédonie. Poursuite d’un tour du monde, sous pavillon suisse, commencé en septembre dernier, à franchir tous les océans du monde et dans toutes les intensités possibles d’ensoleillement. C’est une masse imposante sur l’eau, long de 31 m, large de 15 m, un tirant d’eau de 1.55 m, mais d’une élégance certaine, avec son cockpit central pareil à un œil émergeant du bleu profond des 540 m2 de panneaux solaires. Lesquels lui permettent de tracer la route à une vitesse moyenne de 7,5 noeuds. La batterie fait son poids de 1 tonne, mais pas plus que le poids du fuel nécessaire pour une aussi longue traversée.

lecrapaud garde l’oeil :

Planet Solar finira en mai prochain (2012) son tour du monde dans le port de Monaco, après un périple de 50 000 km, parfois mouvementé. Car la traversée du périlleux golfe d’Aden, zone de nombreux actes de piraterie, a nécessité la protection de 6 hommes armés. Parmi les dernières escales: l’Égypte et la traversée du Canal de Suez. 12/3/12

Le crapaud - Planet Solar

Invité récemment à naviguer une dizaine de jours sur ce prototype, baptisé MS TURANOR, Philip Plisson, le photographe de la mer, raconte au crapaud.fr : « Le bateau navigue agréablement, sa coque ne touche pratiquement jamais l’eau. Évidemment l’on est surpris par le silence à bord, seul bruit de fond le battement d’eau des hélices à moitié immergées à l’arrière, également surprenant son aisance à manœuvrer malgré ses 15 m de large. J’ai surtout été frappé par la nécessité de reconsidérer complètement son approche de la navigation. Il ne s’agit plus de chercher les bons vents comme pour un voilier, mais le soleil le plus intense et le plus durable. Les uns doivent éviter les dépressions, eux les nuages. Du reste Météo France a mis à disposition de l’équipage une cartographie appropriée ». Par ailleurs, Planet Solar naviguant également la nuit, il s’agit de veiller à emmagasiner suffisamment d’énergie le jour, donc en conséquence de réduire l’allure, pour ne pas rester en plan l’obscurité venue ». planet-solar

Le crapaud - Jérôme Liniger - Planet Solar

On sait que l’avion solaire Solar Impulse a réussi un brillant vol combiné de jour et de nuit et tentera le tour du monde le moment venu. Ses initiateurs sont helvètes, comme ceux du MS Turanor. Le skipper est français, Patrick Marchesseau, capitaine du Ponant, lorsque ce voilier de luxe avait été « arraisonné » dans les eaux somaliennes, et son équipage compte 5 hommes.

Le crapaud - Planet Solar

Une expo et des conférences sont proposées dans les villes-escales, afin d’ouvrir le dialogue sur les performances mises à portée par les énergies renouvelables, notamment solaire. « La mobilité solaire, note Immo Ströher, propriétaire du bateau, peut apporter une contribution significative pour une vie durable dans les grandes agglomérations ».
Pour suivre le projet Planet Solar www.planetsolar.org
Crédit Photos : Pêcheurs d’images