Le chemin de croix de l’éolien coopératif

Veut-on répondre aux injonctions gouvernementales incitant chaque Français à faire un geste pour l’environnement, l’on est vite décontenancé. Rien qu’à constater le tracas épuisant, voire décourageant, des démarches administratives pour la moindre installation photovoltaïque. Pire encore avec le projet de l’éolien coopératif !

Samuel Moison en sait quelque chose, lui qui anime « Eoliennes en Pays de Vilaine ». Objet de l’association, la construction de 8 éoliennes à Béganne (Morbihan) et Sévérac (Loire Atlantique) pour une capacité de 2 MW, qui correspondrait à la consommation d’électricité de 16.000 familles. Après deux refus sur un permis de construire déposé en avril 2008 et une relocalisation, l’asso est toujours en attente d’une réponse définitive. Les 300.000 € de l’étude de faisabilité ont été couverts par ses adhérents, à raison de parts variant, selon chacun, de 100 à 10.000 €. Une fois les éoliennes en action et en production, une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) assurera la redistribution de la totalité des bénéfices localement. Alors que la mise en place d’éoliennes par des sociétés d’investissement est souvent fortement contestée par les communes concernées, la formule ici induit l’acceptation des riverains. Mais aucun projet coopératif n’a encore vu le jour en France, comme le signale le magazine PARIS BERLIN, alors qu’en Belgique ou en Allemagne c’est aujourd’hui chose commune. Certes, grâce à une nouvelle législation, autant pour le photovoltaïque que l’éolien, l’on a la garantie du rachat de l’énergie produite par Edf à des tarifs définis. L’administration française, elle, reste peu familière à la fois des intrusions d’éoliennes dans le paysage, à plus forte raison quand elles sont prônées par des particuliers. « De nombreuses contraintes compliquent ces initiatives, explique Samuel Moison, un ingénieur de 29 ans. « C’est malheureusement ce que nous devons expliquer à toutes les communes qui nous contactent et souhaiteraient s’engager, elles aussi, dans ce développement coopératif ».