Les Ong champions de Copenhague

De tous les bilans, sans doute mitigés, qui sortiront de la conférence de Copenhague, il en est un d’évidence : les Ong se sont avérées comme un interlocuteur incontournable pour le présent et pour l’avenir…


Déjà par le nombre, 21 000 des 35 000 accréditations, certes méli-mélo de petites associations militantes et de grosses structures, genre Greenpeace ou l’américain Environmental Defense Fund, avec 500 000 adhérents et 100 millions de $ de budget. Toutes se distinguant évidemment des puissants groupes lobbyistes qui défendent les intérêts des méga-entreprises, notamment énergétiques. Il faut mettre au compte des Ong une action de longue date, les premières à prendre conscience des risques du réchauffement, à alerter politiques et public, à intervenir aux Nations Unies, si bien que, chose nouvelle, elles étaient pleinement intégrées dans les discussions danoises, dans l’enceinte et non plus dehors. Fait encore plus marquant, la montée au créneau des Ong dites altermondialistes, celles qui remettent en cause l’ensemble du système ultra-libéral qui régit le monde aujourd’hui et revendiquent un chemin vers les sociétés durables, les énergies renouvelables, la relocalisation économique locale. Le 12 décembre, le mouvement a exhibé ses muscles avec une manifestation gigantesque de 100 000 personnes, soit 538 organisations de 67 pays différents. Cette mouvance est partie prenante désormais du combat pour le climat, lequel cumulera actions sociales et environnementales. S’insurgeant déjà des « fausses solutions » qui pourraient sortir des débats. Ce n’est pas pour rien que Greenpeace France a lancé, avant Copenhague, une vaste pétition réunissant 500 000 signatures autour du thème « Urgence climatique-Justice sociale ». Toute conférence de ce type n’échappe pas à quelques anecdotes, ainsi de ces militants de « Roule Ma Frite » arrivés à Copenhague à bord d’un bus roulant à l’huile de friture. Inquiète, la police danoise a réquisitionné les jerricans prévus pour le retour, craignant que l’huile en question finisse en coktails Molotov.