Le Pacifique sur un lit de bouteilles en plastique

Que ce soit sur les plages, en forêt ou en montagne, l’été laisse ses tristes déchets-souvenirs, papiers gras, canettes, bouteilles plastiques, celles-là les plus nombreuses. L’un des héritiers de la famille Rothschild, David, séducteur de 30 ans, a trouvé en partie la solution…

Il entend traverser le Pacifique, cet été, sur un catamaran uniquement constitué de bouteilles plastiques vides, recyclées, translucides, cabine et voiles comprises (20.000 environ). Le prototype existe, l’équipe donnait la dernière main à l’esquif du vrai départ face au quai 31 du port de San Francisco, avant de faire route vers Sidney en Australie, via Hawaï. Connaissant ses classiques, ce familier de la jet set et éco-aventurier a baptisé l’expédition « Plastiki », en souvenir de l’inoubliable traversée vers la Polynésie sur un radeau de balsa du « Kon-Tiki ». Cependant, il ne s’agit pas à ses yeux d’une aventure personnelle excitante avec ses défis et ses risques. Il veut avant tout dénoncer l’état de poubelle qu’est devenue le Pacifique nord, dont les déchets couvriraient plus que la surface de l’Etat du Texas. Le « Plastiki » serait ainsi la démonstration du recyclage possible d’une partie de ces déchets. A bord, David et des équipiers expérimentés, mais à chaque escale, seront invités au voyage des scientifiques, artistes, grands sportifs. « Des gens connus, ils ont leurs fans, et plus il y a des fans avec nous, plus l’on parlera de nous ». Les internautes, à leur tour, pourront se connecter sur le journal de bord du « Plastiki » et éventuellement proposer de nouvelles escales. David de Rothschild n’est pas novice en matière d’expéditions. Sa tentative pour aller à pied sec de Russie au Canada notamment a échoué en raison de la fonte des glaces. Diplômé en thérapies naturelles, cavalier émérite et triathlonien, homme de nombreux talents, il a créé un service en ligne florissant, Rock-Merchandise, une ferme organique en Nouvelle Zélande et l’organisation Adventure Ecology. Mais ce qu’il craint le plus, le « Plastiki » une fois en mer, que sa mère, épouse du banquier Sir Evelyn, le suive inquiète sur son grand yacht, à deux miles de distance.
s/blog christophe caron