Entrez dans le « village du monde »

De quoi serait constitué un village de 100 personnes, reflétant l’état des lieux actuel de la planète à la fois démographique et sociétal ? Les internautes, vous peut-être, se repassent le diaporama d’un courriel à l’autre…


Tenant compte des populations qui composent la terre dans leur proportion respective, ce « village du monde », serait peuplé de 57 Asiatiques, 21 Européens, 14 Américains (nord+centre+sud) et 8 Africains. On y trouverait 52 femmes, 48 hommes, 70 non Blancs, 7O non chrétiens, 89 hétérosexuels, 11 homosexuels. Quant à la richesse, 6% posséderait près de 60% de la richesse totale, tous originaires des Etats-Unis. 80 vivraient dans de mauvaises maisons, 1 serait en train de mourir, 1 autre en train de naître, 1 seul posséderait un ordinateur. Si vous vous êtes levé ce matin en bonne santé, vous seriez plus chanceux que le million de personnes qui mourra avant la semaine à venir. Si vous avez suffisamment à manger, de quoi vous habiller, un toit sur la tête, un lit pour dormir, vous seriez mieux nanti que 75 % des habitants de la terre. Vous ne seriez que 500 millions de personnes à ne pas vivre dans la peur de la guerre, de la solitude, de la faim. Et si vous alliez à l’église sans être menacé, vous seriez plus chanceux que 3 milliards de vos congénères. Enfin, vous seriez une personne encore plus rare, si vous aviez vos deux parents toujours mariés.

Le crapaud - Jérôme Liniger - entrez dans le village du mondeLe crapaud - robert fiess - Liniger- entrez-dans-le-village01

Cette projection aurait pu s’intégrer dans la remarquable exposition de la Fondation Cartier à Paris sur le thème, « Terre natale et ailleurs » (jusqu’au 15 mars). Que propose-t-elle ? Une réflexion sur l’ère des vastes migrations, marquant notre époque, les problèmes de déracinement et les questions d’identités, qui en découlent. Conçue par le philosophe-urbaniste Paul Virilio et le photographe-cinéaste Raymond Depardon, illustrée de surprenantes vidéos, elle s’attache à montrer combien le monde est engagé dans des mutations, dont on ne voit pas la fin.