Le grand roux est de retour

Vous ne connaissez pas le « grand roux » ? Voici le nom commun d’une sorte de maïs, disparue avec l’arrivée du maïs industriel. Pourtant ce maïs-là donnait des épis magnifiques, apprécié des hommes et des animaux, résistait bien à la sécheresse et s’avérait beaucoup moins assoiffé. Une vraie plante de terroir…


Un jour, un certain Pepe, obstiné de nature, a cherché et retrouvé la trace de cette semence dans un couvent espagnol, où les moines continuaient à le cultiver, comme le raconte Le Monde 2. Monsieur Pepe était las des sévères traitements chimiques pour le maïs standard. Il repartit du couvent avec 1O épis, rapportées clandestinement en France, la variété n’étant pas au catalogue officiel, donc culture et transport interdits. S’est fait une première récolte avec, a recommencé l’année suivante, pour voir si le re-ensemencement se passait correctement. S’ensuivit un premier hectare cultivé et aujourd’hui une cinquantaine de paysans du Béarn et du Pays basque s’y sont mis, produisant une centaine d’hectares, souvent en bio.
Pied de nez de l’histoire : L’Espagne s’étant à ce point converti au maïs transgénique, que des coopératives locales viennent acheter le grand roux en France, chez Pepe et ses collègues… Démonstration faite en tout cas, avec cette belle histoire, qu’on peut résister aux fortes pressions des semenciers ! Ce qui remet aussi en question le très honni maïs Monsanto, dit MON-810. Pourtant promesse de Jean-Louis Borloo au Grenelle de l’environnement, le gouvernement n’a pas activé la clause de sauvegarde concernant le maïs OGM auprès de la Commission européenne, ce fameux moratoire, mesure emblématique de l’événement d’octobre dernier. « Tout le monde se réjouissait de cette avancée, elle s’est transformée en un arrêté ridicule », dit-on chez Greenpeace, cité par Libération. Aussi, 3 ONG, très actives sur le sujet, viennent de quitter, en claquant la porte, une réunion qui préfigure la Haute autorité sur les OGM.
s/le monde 2