Vive la crise!

La crise, une chance pour sauver la planète, c’est le sentiment de Lord Nicholas Stern, Professeur à la London School of Economics, soulignant bien que les plans de relance doivent favoriser les technologies de lutte contre le réchauffement climatique…

Orienter l’aide offerte aux industries automobiles, et toute l’aide publique en général, vers la recherche et le développement de technologies « propres ». Aussi garantir en priorité les prêts bancaires à l’investissement dans les énergies renouvelables, voire modifier la politique fiscale, pour abaisser le prix relatif de ces technologies et sources d’énergies. Pour Lord Stern, un choix politique majeur qui marquerait une rupture avec le mode de production actuel, comme ce fut le cas dans le passé avec l’apparition des voies ferrées ou de l’électricité, lesquelles déclenchèrent une longue phase de croissance.

Auteur en 2006 d’un plan sur l’économie du changement climatique, très remarqué, notre Lord ajoute que, si ce rapport était à refaire aujourd’hui, les conclusions en seraient encore plus alarmistes avec une accélération/aggravation en un peu plus de 2 ans des conséquences du réchauffement. Sur une échelle de temps courte, de cinquante à cent années, la crise planétaire risque d’engendrer une multiplication de catastrophes naturelles, de migrations humaines et de conflits entre communautés. Il serait temps, à ses yeux, que les gouvernements aient un comportement plus responsable et plus conscient des risques d’un système, qui peut aboutir à une destruction à venir supérieure aux bénéfices rapportés dans l’immédiat.

L’Europe, on le sait, s’est donnée des ambitions fortes pour, entre autres, réduire les effets d’émission de CO2. Sont-elles réalisables ? Beaucoup en doutent. Déjà que le mot d’ordre de sauver la planète – et les « sacrifices » supposés en matière de consommation – laisse indifférents bien des individus. A plus forte raison, quand se profilent à votre porte licenciement, chômage et perte de pouvoir d’achat.
s/le monde