Hurler avec les loups pour les compter

Les hurlements du loup la nuit, qui a tant servi dans les films d’épouvante, ont mis deux zoologues espagnols sur une piste intéressante, en leur offrant un nouvel outil pour le suivi des populations…


Ces deux chercheurs ont eu l’idée en effet d’enregistrer plusieurs meutes, quitte à hurler à leur tour pour les faire réagir. Dans un deuxième temps, ils ont fait appel à des mathématiciens de l’Université d’Oviedo pour décoder les sons par algorithmes. A partir de ce travail, il est désormais possible d’attribuer à chaque animal ses hurlements propres, son identité vocale. Notamment de repérer dans la meute les louveteaux, dont les fréquences sonores sont les plus hautes, ces louveteaux indiquent l’existence d’une nouvelle meute, d’où l’intérêt. « Le contrôle des populations est un sujet à polémique, déclare l’un des zoologues au magazine National Geographic, ce moyen permettra peut-être plus d’objectivité dans ce comptage ».

On croyait les Espagnols plus enclins à accepter la présence des loups, essentiellement dans les Asturies, 1500 individus en 1988, quelques 2000 aujourd’hui. Cette région a d’ailleurs été la première à approuver un plan loup pour sa protection. Mais les choses changent. Comme ailleurs les anti-loups, éleveurs et chasseurs, exercent une pression de plus en plus forte sur la Principauté des Asturies, au point que celle-ci se propose d’autoriser les battues au loup tout au long de l’année, y compris en période de mise bas. Les écologistes veulent porter plainte contre un projet qui contrevient à la législation de l’Etat et à diverses directives européennes. « Le loup est un animal politique », dit-on, particulièrement en période d’élections. L’ampleur des dégâts économiques qu’il cause aux troupeaux n’est en rien comparable au conflit social qu’il engendre.

Mais en Sierra Morena, il est déjà en danger d’extinction sévère, malgré une protection stricte et un habitat favorable avec la forte densité de cerfs. Isolement et endogamie sont partie de l’explication. Ailleurs, c’est le braconnage qui est en cause : Quelque 300 individus en seraient victimes par an.
s/actus internationales